Economie
10/10/2024
Le 9 septembre dernier, Mario Draghi a dévoilé un rapport de plus de 400 pages sur l’avenir de la compétitivité européenne. Ce document fait le constat de la situation économique du vieux continent, et propose une série de mesures ambitieuses pour relancer l’Union européenne face aux défis mondiaux.
Quelles relations l’Europe entretient-elle avec les grandes puissances mondiales ?
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a transformé la dépendance énergétique de l’Union Européenne, lui coûtant, selon le rapport, une année de croissance de son produit intérieur brut (PIB). Les États-Unis, tout en restant partenaires, se tournent davantage vers la région Pacifique, forçant l’Europe à assumer une part croissante de sa défense. Enfin, la Chine, rival géopolitique majeur, domine la production de technologies vertes. Draghi alerte sur la dépendance européenne vis-à-vis de la Chine pour les semi-conducteurs et les minéraux critiques. D’ici 2030, la Chine devrait produire deux fois plus de panneaux photovoltaïques que la demande mondiale.
Le rapport ne mâche pas ses mots : l’Europe est à la traîne. Draghi prône une relance inédite de l’investissement public de près de 800 milliards d’euros, soit 5 % du PIB européen. Ce plan de relance risque cependant de se heurter à la complexité des procédures décisionnelles et le manque de coordination entre États-membres, surtout dans un climat politique des plus fragmentés.
Les PME représentent 99 % des entreprises européennes et sont au cœur des recommandations du rapport Draghi. Bien qu’elles soient reconnues comme les piliers de l’économie européenne, elles doivent affronter une montagne de défis : réglementation excessive, accès limité au marché unique et difficultés à financer leurs projets innovants.
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55% des PME européennes considèrent les obstacles réglementaires et la charge administrative comme leur plus gros défi.
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Draghi propose plusieurs réformes clés, notamment la réduction de 50 % des obligations de reporting afin d’alléger la charge administrative pesant sur les PME, mais également la création d’un poste de vice-président pour la simplification au sein de la Commission européenne. De quoi espérer une vraie transformation pour nos PME qui peinent à croître à l’échelle nationale et européenne.
Cette proposition rejoint le combat qu’UCM poursuit aux cotés des PME et indépendants auprès des autorités et instances politiques afin de réduire la trop lourde charge administrative les freinant dans leur développement.
Autre constat : seuls 7 % des PME européennes utilisent actuellement l’intelligence artificielle, contre 30% des grandes entreprises. Le fossé est préoccupant. Le rapport recommande ainsi l’automatisation des tâches administratives par l’IA afin de réduire les coûts de conformité.
Il est urgent et nécessaire de trouver des solutions aux étranglements administratifs surabondants dont sont victimes les PME. Cette épidémie n’est pas uniquement belgo-belge mais est bien répandue sur tout le continent, freinant le développement de nombreuses entreprises.
L’IA et la transition écologique sont également des pistes et opportunités clés de relance économique.
Un espoir subsiste pour l’Europe, mais il est urgent d’agir. Pour regagner en compétitivité, le continent doit miser sur ses PME et prendre des mesures courageuses, sans plus tarder. La survie de notre tissu économique dépendra de notre capacité à faire face à une concurrence internationale de plus en plus agressive.
Comme le dit Draghi : la procrastination ne pourra mener qu’à des choix difficiles.
Sébastien Splingard
Pour ucmvoice.be